Ah ! Nous revoici à discuter de l’éternel dilemme entre la sécurité du ballon et la liberté de mouvement ! Une cage est une solution très simpliste et vraiment pas révolutionnaire qui requiert 5 joueurs confinés dans un petit espace de 3×3. C’est près de la moitié de votre équipe ! C’est principalement pourquoi ce n’est pas la meilleure manière d’atteindre rapidement la zone des buts. C’est aussi pourquoi plus un coach va maîtriser la cage et plus il va la décliner en des formes plus souples et agiles.
Pour jouer une cage efficace, il faut être à la tête d’une équipe suffisamment dissuasive. Une partie de l’idée derrière une cage est que si votre adversaire place beaucoup de joueurs en contact avec celle-ci, vous n’avancerez-pas… mais vous devriez pouvoir lui faire payer cher cette témérité ! C’est pourquoi les Orques (avec Blocage, Force 4 et un accès aux compétences de Force) font de solides cages et que les elfes (et même le Chaos à faible valeur d’équipe), n’en font pratiquement pas.
Dans cet article, vous allez retrouver les trois principales méthodes pour faire avancer une cage. Laquelle choisir dépend énormément de la situation de jeu dans laquelle vous vous trouvez et de l’équipe que vous affrontez.
Méthode 1 : contourner
Votre équipe est la plus rapide mais pas la plus forte en jeu ? L’idéal est de chercher à contourner. Beaucoup du succès d’un coach à blood bowl provient de sa capacité à exploiter les avantages qu’a son équipe sur l’adversaire. Logiquement, il est très difficile de traverser une équipe plus forte que la sienne et c’est pourquoi vous devriez vous résoudre à utiliser votre rapidité pour la contourner.
Lorsque vous bénéficiez de plus de vitesse, démarrez avec une large ligne offensive (diagramme A). Bien sûr, votre cage sera plus vulnérable et vraisemblablement sous pression constante… c’est normal puisque vous n’êtes pas le plus fort (cager contre une race qui possède un léger avantage en force est difficile parce que notre léger avantage en mouvement ne métamorphose pas nos joueurs en elfes) ! Les joueurs à une extrémité du déploiement doivent travailler à envelopper l’opposition pendant que l’autre extrémité cherchera à se déplacer là où la cage se trouvait avant (diagramme B).
Si votre adversaire résiste, il va vous falloir le brasser davantage afin de le forcer à se compromettre sur un flanc. Poussez alors sur un côté du terrain pour le forcer à reculer devant vous afin de conserver son intégrité défensive, puis, au tour suivant, retournez vous consolider au centre. Continuez ensuite votre marche forcée sur l’autre flanc afin d’utiliser votre avantage en mouvement pour le distancer. C’est ce qui forme une avancée en « Z » (diagramme C). Ne collez jamais trop votre porteur de ballon sur un flanc ou vous risquez d’être embouteillé. Utilisez plutôt vos autres joueurs disponibles en fer de lance. Ne vous inquiétez pas, réussir le « juste équilibre » entre pousser trop loin (et se faire embouteiller) et ne pas être assez convainquant (et voir sa menace ignorée) va venir avec la pratique.
Contourner est très peu utile face à une défense en colonnes… mais à ce moment, il y a fort à parier que ce seront vos troupes qui seront les plus fortes sur le jeu. Envisagez alors la méthode suivante :
Méthode 2 : traverser
Si vous êtes le plus fort mais pas le plus rapide, il vous faudra traverser, c’est-à-dire carrément vous ouvrir un chemin de front dans la défensive. Pour les coachs avancés, c’est un réel art qui demande beaucoup de minutie ! Pour ce faire, vous aurez besoin de joueurs devant votre cage afin de disloquer la formation défensive. Faites attention à ce que vos joueurs ne se retrouvent pas isolés sinon vous allez perdre en efficacité. Chaque joueur compte !
Dans un monde idéal, vous voulez forcer votre adversaire à aller paître ailleurs que devant votre cage. Les joueurs au-devant de votre formation offensive doivent créer de l’espace en lançant des dés de blocage avantageux (et c’est pourquoi il peut être sage de ne pas choisir le secteur défensif couvert par la grosse brute). La cage comble ensuite le vide créé (diagrammes E et F). Un joueur à l’arrière blitz ensuite devant pour créer encore un peu plus d’espace.
Typiquement, votre adversaire va riposter d’une de ces deux manières. Soit il va défendre le front lourdement ou il va s’attaquer à un flanc de votre formation très verticale (souriez s’il s’attaque à l’arrière car votre situation immédiate vient certainement de s’améliorer). S’il se défend efficacement sur le front, envisagez de contourner avec la méthode 1 tout en marquant lourdement (et intelligemment, s.v.p.) ses joueurs afin de nuire à sa mobilité.
S’il se presse sur vos flancs, passez d’une formation verticale à horizontale (diagramme F). Continuez ensuite à blitzer vers l’avant et déployez vos joueurs de manière à empêcher ses joueurs aux flancs de revenir aisément défendre le front (diagramme G).
Aussi, patience ! Rappelez-vous que la plus grande erreur du débutant voulant avancer sa cage est d’essayer à tout prix d’avancer sa cage (sic). Lorsque le temps le permet, un tour de jeu passé à enchaîner avec sécurité les blocages peut résulter en un avantage matériel utile aux tours suivants.
Méthode 3 : attaquer à deux cages
Votre adversaire vous fait un joli rideau de joueurs et vous n’avez qu’un seul blitz par tour. C’est ennuyeux, mais pas insurmontable. Premièrement, assurez-vous que votre blitz soit payant. Allez-y idéalement d’un blocage à deux dés avec Tacle et Châtaigne sur ses maillons les plus susceptibles de tomber (les joueurs à Armure 7 sans Blocage ou Lutte sont des cibles de choix) avec l’espoir d’éliminer des zones de Tacle. Poursuivez et marquez (intelligemment s.v.p.) avec vos joueurs n’étant pas de la cage. Passez les menottes à un maximum de joueurs défensifs en utilisant votre avantage de force afin d’obliger votre adversaire à réaliser des esquives crève-coeur en série.
Ensuite patience. Il devrait éventuellement arriver un tour ou la défense va rater une esquive importante (surtout si vous positionnez minutieusement vos joueurs dotés des compétences Garde et Tacle). Ou peut-être que vos Blitz vont occasionner quelques « Sonnés » ou mieux. Si c’est pertinent, ne lésinez pas à agresser un joueur qui pourrait se relever au milieu d’une cage (en prime, il arrive parfois qu’un joueur sonné bloque un corridor de mouvement intéressant, ce qui peut temporairement vous libérer un joueur à déployer ailleurs). Profitez de cet instant de faiblesse pour organiser une seconde cage plus loin en zone adverse. Voilà, maintenant l’adversaire doit se défendre contre deux cages !
Dans une attaque à deux cages, il est courant que le porteur de ballon laisse tomber une partie (ou l’entièreté) de sa couverture immédiate pour se déplacer dans une nouvelle cage dont vous aurez commencé la construction au tour précédent (digramme H). Après quoi, si l’occasion le permet, les joueurs abandonnés par le porteur de ballon pourront préparer la cage du tour suivant, etc.
Décoincer une cage immobilisée
Vous vous êtes mal positionné et votre cage est maintenant immobilisée. Pire encore, elle est embouteillée sur un bord du terrain ! Bien sûr, l’idéal est de jouer de manière à ne pas se retrouver dans cette situation. Si votre adversaire sait ce qu’il fait, vous allez maintenant avoir beaucoup de difficultés à vous sortir du pétrin… n’empêche, mieux vaut un mauvais plan que pas du tout et voici quelques pistes à explorer.
Une solution est de déplacer des joueurs derrière la ligne de défense avec l’idée d’ouvrir un petit trou pour y faufiler le porteur de ballon (diagramme I). Il est souvent inutile de chercher à y squeezer une cage entière car ceci tend à générer moult « mettre le paquet » et jets d’esquive risqués. N’oubliez-pas que trois joueurs sont souvent suffisants pour appliquer une couverture et que même une paire de joueurs peut former une demi-cage le long de la ligne de côté (mais ce faisant, méfiez-vous des joueurs avec Saut ou bénéficiant d’une agilité extraordinaire car ceux-ci pourraient facilement pousser votre porteur de ballon dans la foule).
Si vous profitez de quelques joueurs d’agilité, une autre erreur est souvent de ne pas multiplier vos possibilités de jeux. Il est sage de préparer des menaces supplémentaires afin que votre adversaire n’ait pas à se soucier uniquement de votre cage. Bref, compliquez-lui la vie. Par exemple, déplacer un joueur avec une agilité de 3 ou mieux en position de compter peut parfois faire souffler un peu votre porteur de ballon (diagramme J). Si vous déplacez plus d’un joueur de cette manière, assurez-vous de laisser un espace de deux cases entre chaque joueur pour obliger votre adversaire à dépenser davantage de joueurs pour vous couvrir.
Peu importe ce que vous choisirez de faire, ne sacrifiez pas votre positionnement à la seule fin de renforcer une cage. Est-ce qu’y intégrer un 6e ou 7e joueur est la meilleure utilisation de vos ressources (diagramme K) ? Parfois, mais la plupart du temps, elles vont vous manquer lorsque viendra le temps de vous couvrir un chemin ou de partir à la chasse. Lorsqu’autant de joueurs sont confinés dans un espace de 3×3, vous laissez la maîtrise du terrain à votre adversaire, ce qui facilite sa défense.
Finalement, rappelez-vous l’adage des équipes qui aiment se cager : « Il n’y a aucune hâte avant le huitième tour de la mi-temps ! »