Blood Bowl Art - Touchdown

L’Art de compter des touchés

Certains diront que pour faire un touché, ça prend une erreur, de la malchance ou un manque d’effectifs chez votre adversaire. Si ça n’est pas totalement faux – tout spécialement entre coachs de gros calibre – il n’empêche qu’il faut avoir préalablement réuni les conditions nécessaires pour réussir le dit touché. Si votre offensive a tendance à s’enliser face à une ligne défensive digne de ce nom et/ou que vous avez un penchant pour les jeux fous aux hauts potentiels de turnovers, lisez ce qui suit.

Premier conseil: sécurisez le ballon

Diagramme A : Un joyeux receveur bleu gambadant (presque) nu dans la nature.

Ça sonne évident, mais je vois encore parfois des coachs laisser courir seul dans le no man’s land un receveur en possession du ballon (Diagramme A). Nom d’un nom, c’est la base même du blood bowl que de le protéger derrière un minimum de joueurs de soutien, sinon vos chances de compter un touché frôlent le 0% !

Conseils généraux

Si votre adversaire a déployé une formation défensive solide, gardez à l’esprit que vous n’êtes pas obligé de la fracasser ou d’esquiver votre chemin dès votre premier tour de jeu. Faites les blocages que vous pouvez, observez et patientez. Peut-être que votre adversaire a eu un pet de cerveau en plaçant bien ses joueurs et qu’il va ensuite jouer flou au possible… ou peut-être pas.

Diagramme B : L’offensive en deux groupes; les équipes agiles adorent !

On me demande souvent ce qui est le mieux à l’offensive. Saupoudrer ses joueurs également le long de la ligne de mêlée ou choisir d’attaquer fermement un côté du jeu ? En règle de pouce, le saupoudrage est à éviter. Attaquer fermement un côté du jeu est davantage viable, mais pas nécessairement optimal. Pour les coachs qui s’initient au blood bowl, je suggère généralement de manoeuvrer les joueurs en deux groupes connectés afin de conserver un corridor de mouvement entre eux (Diagramme B). Si votre adversaire opte pour charger violemment le groupe ayant le ballon, changez le ballon de groupe et tentez d’avancer votre chemin. Changer l’angle d’attaque de cette manière peut faire des miracles. Encore une fois, pas besoin d’enfoncer un flanc avec tout ce que vous avez dans le ventre, bougez seulement ce qu’il faut d’un côté du terrain et voyez comment votre adversaire va réagir. Parfois, ce sera suffisant pour vous ouvrir un océan de possibilités de l’autre côté du terrain… océan que peut exploiter n’importe quelle équipe dotée d’un mouvement et d’une agilité raisonnable.

Une fois rendu à portée de la zone des buts, rappelez-vous qu’une mi-temps a 8 tours de jeu. Si le temps ne vous oblige pas à compter dans l’immédiat et que vous rendre à la ligne des buts vous semble présentement très risqué, tentez de prévoir de quoi aura l’air la situation de jeu au tour suivant et cherchez si une manoeuvre habile et moins risquée pourrait éventuellement vous simplifier la vie.

Diagramme C : les joies de l’offensive mobile (blancs) versus la tristesse de l’offensive en motton (noirs)

Contre les races agiles, restez davantage groupé car votre adversaire peut potentiellement esquiver jusqu’aux points importants de votre déploiement défensif. Il n’est pas nécessaire de constiper vos joueurs dans un petit espace (comme les noirs dans le Diagramme C), mais conservez plutôt un ou deux espaces entre vos joueurs (à la manière des blancs dans le Diagramme C) afin de contrôler davantage d’espace de jeu et de vous ouvrir des corridors de mouvement.

Contre les races costaudes, étalez vos joueurs agiles. Déjà, à un contre un, les costauds seront moins imposants. Ensuite, il vous faudra travailler à faire de la « frappe chirurgicale ». Les agiles n’ont pas vraiment la capacité de dominer le terrain et il vous faudra plutôt vous résoudre à en dominer un secteur – souvent très temporairement. À la tête d’une race agile, vous profitez aussi de plus d’options tactiques permettant de mieux adapter votre style de jeu aux opportunités qui vous seront présentées afin de porter le ballon vers l’avant.

Diagramme D : Un porteur de ballon bien au chaud sous deux couvertures

Au volant d’une équipe mi-chemin, bien sûr, ne laissez pas de passage facile jusqu’à votre porteur de ballon. Il est souvent idéal d’initialement le protéger derrière deux filets de joueurs (Diagramme D) puisqu’il ne bénéficie souvent pas d’une couverture dissuasive et que ses esquives sont risquées. Notez toutefois qu’au fil de votre offensive, une formation de ce type deviendra de plus en plus difficile à maintenir. Avancez ensuite au fil des développements. Parfois, un échec crucial de votre adversaire va vous ouvrir une opportunité… sinon, patience. Si un corridor de mouvement se ferme irrémédiablement, n’hésitez-pas à reculer pour reformer une ligne offensive plus convaincante. Les races de mi-chemin profitent d’une flexibilité entre « rouleau-compresser » et bullshiter son chemin jusqu’à un touché, assurez-vous d’utiliser ces avantages avec le plus de sécurité possible. Si vous vous faites rouleau-compresser, dispersez-vous et tentez la passe ou la transmission. Si vous vous faites bullshitter ou que vous remportez un avantage numérique intéressant à l’aide de quelques sorties bien placées, regroupez-vous et jouez des muscles.

Les touchés rapides (deux ou trois tours)

Les équipes agiles (et surtout les Skavens) ont le potentiel de compter très rapidement. Mais même à la tête d’une de ces races, vous n’avez pas besoin de compter en 2 tours; il n’y a aucune règle qui l’impose. Par contre, quand votre équipe a été rouleau-compressée à peu de joueurs, essayez de faire votre chemin rapidement, mais aussi le plus sécuritairement possible. Bref, visez la sécurité avant la rapidité. Oubliez les blocages risqués et préservez vos relances pour les jets de dés qui mèneront au touché.  Voici les deux principales tactiques possibles.

Tactique 1 : Transmettez ou passez le ballon à un joueur près de la ligne de mêlée et blitzez un trou dans la défensive adverse (préférablement sur un flanc). Enfournez un maximum de joueurs aussi loin que possible dans la moitié de jeu adverse et créez une cage aussi large que possible. Ça ne sera donc pas une cage typique de cinq joueurs, mais plutôt une demi-cage longeant la ligne de côté supportée par une constellation aussi large que possible de joueurs de soutien (Diagramme E). Travaillez à compliquer au maximum les esquives des joueurs adverses qui peuvent vous mettre des bâtons dans les roues. Vous allez avoir besoin d’un maximum d’effectifs pour réussir ce jeu, et ce pourrait signifier de laisser tomber quelques blocages sur la ligne de mêlée. Ce jeu est facilité exponentiellement si votre adversaire n’a aucune idée comment bien se positionner en défense. Face à un adversaire de qualité ayant développé les outils appropriés, ce peut être très difficile.

Diagramme E : Des blancs en formation pour recevoir le ballon et (tenter de) compter en deux tours. Compte-tenu de l’urgence de la situation, aucune défense n’a été établie contre l’événement « Blitz » du tableau des coups d’envoi.
Diagramme E (suite) : Les blancs ont refusé deux blocages sur la ligne de mêlée pour consolider leur position.

Tactique 2 : Envoyez un maximum de joueurs profondément en zone adverse et dispersez-les autant que possible. Conservez votre lanceur en fond de terrain ainsi qu’au moins un joueur libre aux alentours de la ligne de mêlée (il pourrait servir de maillon entre le lanceur et le receveur). Le tour suivant, libérez un receveur à l’aide d’un blitz. Faites une prière à Énéfel. Lancez votre bombe… ou encore mieux, faites une passe à votre joueur-maillon qui le transmettra ensuite à votre receveur.

Par la faute à une agilité moins exceptionnelle, la majorité des races du jeu ne devraient pas viser un touché aussi rapide, même si ça reste une possibilité lorsque le temps presse. Pour réussir un touché rapide avec ces races, les conseils ci-haut restent valides, seulement, il vous faudra prier Énéfel un peu plus fort.

Être en possession du ballon et mener au pointage

La tactique change quand vous avez le ballon et que vous menez le match aux touchés, car vous n’avez plus besoin de vous débattre comme un diable dans l’eau bénite pour compter. Bien sûr, ce touché supplémentaire clouerait le cercueil de votre adversaire, mais si vous êtes en infériorité numérique marquée ou que la pression devient trop forte, pensez à des alternatives pour conserver le ballon en sécurité. Face aux races pataudes, par exemple, vous pouvez lancer le ballon sur une case vide au fond de leur portion de terrain, mais ce faisant, assurez-vous de réduire vos risques de maladresse au minimum. Toutefois, le mieux reste souvent de céder le plus lentement possible du terrain en limitant soigneusement votre prise de risques afin de conserver sagement la possession du ballon.

Davantage aurait pu être écrit sur l’art de compter des touchés, mais sachez qu’à blood bowl il n’y a pas de « meilleure tactique au monde » tellement ce jeu est dense en possibilités. Cet art est en relation directe avec le style de jeu propre à chaque coach.

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