tactiques sournoises – Partie 1
On me demande parfois d’écrire sur les tactiques sournoises. Clairement, il y a des coachs qui pensent que c’est le chemin ultime vers la victoire. Non pas qu’ils aient tord, mais il est extrêmement difficile d’être sournois engagement après engagement. Occasionnellement, la situation sur le jeu ne le permet pas. D’autres fois, votre adversaire n’est tout simplement pas influençable. À d’autres moments, le seul coach que vous parvenez à ruser est vous-même.
Ceci dit, les tactiques sournoises peuvent permettre de remporter des matchs là où la défaite serait certaine. Elles sont aussi une source de victoires écrasantes bien moins coûteuses que celles lourdement débattues avec les poings. Néanmoins, il n’y a rien d’écrit ici qui fera de vous une autorité sur le sujet. En fait, je connais vraiment peu de coachs qui le sont. Plutôt, j’espère vous intriguer suffisamment pour que vous pratiquiez d’abord certaines de ces tactiques, puis que vous les ajoutiez à votre arsenal de coach.
Qu’est-ce qu’une SOURNOISERIE ?
Une sournoiserie vise à délibérément tromper votre adversaire sur vos capacités ou vos intentions. Ceci, en retour, lui fait jouer des actions facilitant l’atteinte de votre objectif. Il est bon de se rappeler que la décision de ne pas prendre une décision est quand même une décision qui peut porter ses fruits! Lorsque réussie, une sournoiserie diminue les options de votre adversaire et augmente les vôtres. Évidemment, à Blood Bowl, c’est toujours une bonne chose !
« Une des légendes les plus connues racontant une tactique sournoise à Blood Bowl remonte à un match entre les Greeeks et les Trollians. Les Greeeks avaient construit un large baril de bière Bloodweiser dans la réserve des Trollians. À l’intérieur du baril se cachaient trente Snotlings chacun en possession d’un ballon. À l’orée du match et de la victoire, les Trollians mirent le baril en perce, inondant le terrain de minuscules porteurs de ballon. Tout juste assez de Snotlings franchirent la ligne des buts pour assurer la victoire des Greeeks. »
LA MARCHE À SUIVRE vers une sournoiserie réussie
1 : Définir l’objectif
Comme avec n’importe quelle autre tactique, vous devez bien comprendre pourquoi vous l’utilisez.
Peut-être voulez-vous nuire au synchronisme de l’équipe adverse ou empêcher votre homologue de jouer du levier efficacement? Lier plus ou moins de ressources adverses que nécessaires? Libérer un corridor pour votre porteur de ballon? Ouvrir de l’espace pour déployer une cage sécuritaire? Peut-être êtes-vous d’humeur à tenter l’impulsivité et la joie de vivre de votre adversaire en lui présentant une « opportunité en or » ? Ou peut-être désirez-vous lui laisser croire qu’il est le meilleur coach à la table afin qu’il baisse temporairement sa garde ? À moins que ça ne soit que vous utilisez un chrono et que vous planifiez noyer ses excellentes mais lentes capacités analytiques ?
« Une partie de Blood Bowl est non seulement une utilisation judicieuse du positionnement et des probabilités, mais c’est aussi un duel mental entre deux coachs. »
2 : Définir la ruse
Les meilleurs coachs planifient d’avance, même s’ils sont prêts à abandonner leur plan sur le champ.
Planifiez les indices que vous allez laisser à votre adversaire. Conservez votre sournoiserie simple et sécuritaire. Souvent, un plan sophistiqué est trop compliqué pour réussir. D’autres fois, la simplicité n’est pas suffisante pour investir mentalement votre adversaire dans votre ruse. Obtenir la juste mesure peut être aussi difficile que de relever un Homme-Arbre. Aussi, la couleuvre que vous voulez faire avaler doit être cohérente avec le tempo du match ou de l’engagement.
3 : Évaluez votre adversaire
Une sournoiserie réussie est un jeu crédible vendu au bon coach.
Maintenant que vous avez un plan, il est temps d’évaluer si votre contrepartie risque de tomber dans le panneau. « Connais ton ennemi » n’est pas qu’un balbutiement elfique. Vous devez évaluer votre adversaire tel qu’il est et non pas comme vous souhaitez qu’il soit. Surestimer sa compréhension du jeu est une recette menant au désastre. S’il ne peut lire le jeu ou le méta au niveau de votre sournoiserie, vous n’allez pas parvenir à lui rouler le nez dans la farine. À l’opposé, si n’êtes pas assez subtil, un adversaire allumé pourrait trop bien vous rendre la monnaie de votre pièce.
4 : Synchronisez vos ressources
Vous croyez que votre adversaire va mordre à l’hameçon ? Il est temps de plonger et de vendre votre sournoiserie.
Utiliser une variété de joueurs ajoute de la crédibilité au portrait que vous tentez de peindre et peut contribuer à convaincre votre adversaire de la véracité de ce qu’il voit. Pousser très fort avec une bande de joueurs sans compétences risque de ne pas vous mener très loin. Ajoutez des poids lourd et tricotez-les serré avec vos autres ressources. Peu de tactiques dans le domaine du coaching demandent une attention aux détails aussi élevée qu’une sournoiserie. Aussi, si vous jouez trop flou, vous êtes à risque de ne pas vous en remettre si votre ruse échoue.
5 : Observez les réactions
Observez comment votre adversaire réagit à vos indices.
Gardez les yeux ouverts et observez s’il réagit à votre ruse. Vous voulez rapidement savoir si elle fonctionne ou non. Si vous déduisez que vous n’allez pas atteindre votre objectif, mettez-y immédiatement un terme et recommencer à frapper au point le plus faible avec la rage d’un Minotaure. Une autre point sur les réactions est que vous voulez être certain que votre adversaire n’est pas entrain de jouer ce qu’il croit que vous voulez. Un coach tout aussi sournois que vous pourrait très bien vous rendre la pareille.
Maintenant que nous avons établi une solide fondation sur l’utilisation des tactiques sournoises, nous allons creuser dans les détails. Quelques articles à venir vont s’attarder sur les longues feintes, les courtes feintes, les petites feintes et le méta, toutes des tactiques à utiliser pour se forger un avantage. Dans le domaine des sournoiseries, vous allez voir qu’un coach a accès à de la diversité.